En juillet 2016, une épidémie mondiale a éclaté. De petits monstres appelés Pokémon sont soudainement apparus dans le monde entier, menaçant d’utiliser leurs pouvoirs fantastiques pour mener des raids dans les parcs, les quartiers et les maisons. Fort heureusement, une armée de volontaires dévoués s’est rapidement formée pour capturer et domestiquer ces créatures en utilisant une technologie encore peu connue, intégrée à leurs smartphones. Pokémon Go a été le premier succès de ce qui sera probablement une nouvelle génération de jeux multiparticipants sur smartphone, basés sur la réalité augmentée, cette technologie qui superpose des images numériques sur le monde réel. Ce fut également ce que l’on appelle une « innovation disruptive », c’est-à-dire un nouveau produit qui demeure le leader incontesté durant une période souvent plus courte que celle des produits traditionnels Dans le cas de Pokémon Go, cette période n’a duré que quelques mois. La première semaine, 7,5 millions de joueurs ont téléchargé le jeu. A son apogée, une semaine plus tard seulement, 28,5 millions de personnes y ont joué en moyenne une heure et quart par jour. Mais dix semaines plus tard, le jeu avait été complètement délaissé. Pokémon Go a perdu 15 millions de joueurs en seulement un mois. Dès la fin de l’été, les petites bêtes s’étaient évaporées et avec elles environ 6,7 milliards de dollars pour Nintendo, copropriétaire des personnages cédés sous licence à Niantic, le développeur. Alléchés par un chiffre d’affaires de 35 millions de dollars généré au cours du premier mois, les investisseurs ont ajouté 23 milliards de dollars à la capitalisation boursière de Nintendo, laquelle a été réduite à néant dès le mois d’août. Pokémon Go n’est pas le seul phénomène de ce genre à s’être achevé de la sorte. Les innovateurs de rupture comme Fitbit, GoPro, Zenefits et TiVo ont connu une ascension fulgurante avant de chuter presque aussi rapidement. C’est parce qu’ils n’étaient pas prêts à lancer leur innovation suivante. Les entreprises dans cette situation peuvent donc se retrouver sans solution pour réaliser à nouveau du chiffre d’affaires ou encore avec des ressources dédiées à un produit devenu obsolète. Avec bien souvent pour résultat un effondrement brutal et total. Cet essor fulgurant suivi d’une chute dramatique rappelle la phrase célèbre de Francis Scott Fitzgerald : « Il n’y a pas de deuxième acte dans une vie […]. » L’écrivain faisait référence à l’incroyable brièveté du succès dans l’industrie du cinéma au début du XXe siècle, alors en plein essor, mais le constat est le même aujourd’hui dans de nombreux secteurs très dynamiques. La bonne nouvelle, c’est que le déclin précoce de tant de jeunes entreprises facilite l’étude des causes sous-jacentes aux échecs d’aujourd’hui et des moyens d’y remédier. Une base de données recensant plus de 300 innovations disruptives dans de multiples secteurs nous a permis de tirer des enseignements importants sur la façon de passer avec succès au deuxième acte. Lire la suite sur le site spécialiste de l’Agence Seminaire.